Conférence sur Tanguy Malmanche

Le grand méchant renard - Benjamin RENNER

 Humoristique (A partir de 8 ans)

Un renard pas très dégourdi tente régulièrement d'entrer à la ferme pour manger une poule mais ça ne se passe jamais bien pour lui, les poules sachant très bien se défendre. A force de tenter sa chance, il est d'ailleurs devenu ami avec le cochon et le lapin qui vivent à la ferme. Le cochon le prend même en pitié, au point de lui donner des navets ! Notre renard raconte ses malheurs au loup qui a une idée géniale : il lui suffit de voler des œufs et d'attendre qu'ils éclosent pour pouvoir les manger, ce qui cette fois sera sans danger. La première partie du plan se déroule sans problème mais la suite des évènements ne va pas du tout se passer comme prévu !

Une bd de presque 200 pages vraiment hilarante, avec une vraie histoire pleine de rebondissements, tous plus drôles les uns que les autres. La tête du renard, un mélange de Tex Avery et de Scrat de l'âge de glace avec ses yeux globuleux est vraiment très réussie et très expressive : tous ses sentiments se lisent sur son visage. On rit (parfois aux larmes) à n'importe quel âge !

Roby ne pleure jamais - Eric SIMARD

Science-fiction (à partir de 8 ans)

Roby s’est tout d’abord appelé « Robot ZX ». Mais c’est un robot tellement perfectionné qu’il est capable d’éprouver des sensations, notamment la douleur. La société qui l’a conçu le loue à des humains qui l’emploient à diverses tâches. C’est chez la jeune Cyrielle que le destin de Roby bascule. Elle l'amène avec elle l'école, et pendant la récréation, il est maltraité par un groupe d'élève. Il est programmé pour obéir aux humains mais va t-il se rebeller ? Cyrielle lui accorde son amitié. Roby y est sensible et s’interroge : sont-ce des sensations ou des sentiments qu’il éprouve ? 

Une belle histoire dans la collection de petits romans de moins de cinquante pages "Mini syros soon", qui propose des récits se passant dans un futur plus ou moins proche, où la technologie a fait d'énormes progrès mais où les émotions et l'amour ont heureusement toujours leur place.

Tant que nous sommes vivants - Anne-Laure BONDOUX

Fantastique (à partir de 13 ans)

 Dans une ville sans nom et sans âme, dominée par son usine d'armement, arrive Bo, forgeron. Hama est séduite au premier regard, et leur amour illumine la ville tel un rayon de soleil. Elle travaille de nuit, lui de jour dans l'usine. Ils profitent pleinement de leurs rares moments de retrouvailles. Un jour, une explosion détruit l'usine, unique employeur de la ville. Hama y perd ses deux mains, pas l'enfant dans son ventre. Bo et Hama décident de quitter cette ville sans avenir où Bo n'est plus le bienvenu .Commence alors pour eux un fabuleux périple initiatique vers des territoires inconnus à la recherche de leur place dans ce monde... Ils sont recueillis par une drôle de famille de petite taille vivant sous terre.

Conte moderne teinté de fantastique, histoire d'amour, roman social sur le monde ouvrier, ce livre est un peu tout ça à la fois. Cette histoire est aussi belle que sa superbe couverture en noir et blanc.

Un zoo en hiver - Jiro TANIGUCHI

En 1966, Hamaguchi est encore un jeune homme. Employé dans une société de textile, il passe son temps libre à croquer les animaux d’un zoo situé à proximité. Alors, quand Tamura, un ancien copain de lycée, lui propose de venir à Tokyo pour travailler chez Kondô, un auteur de mangas, Hamaguchi n’hésite pas très longtemps à quitter Kyoto. Le travail d’assistant n’est pas à proprement parler des plus passionnants mais il lui permet au moins d’évoluer au plus près de sa passion. Des liens d’amitié se tissent avec Moriwaki et Fujita, deux collègues exerçant tous deux leur talent au service de Kondô. Les sorties nocturnes succèdent aux soirées de labeur. 

Dans ce récit proche d'une autobiographie, l'auteur nous fait partager ses premiers pas, plus ou moins romancés dans l'univers de la bande dessinée. Il porte dans ce livre un regard amusant, parfois critique, sur ce milieu. Le personnage de Kondô, sous des abords sympathiques, laisse néanmoins le gros du travail à ses assistants qui doivent parfaire ses ébauches pour en livrer la version définitive au « Shônen Holiday », un célèbre magazine. Il en émane beaucoup de frustration, de jalousie aussi, de la part de ces « ouvriers » au talent indéniable, mais qui peinent à percer par manque de temps, de moyens, ou d’opportunités.

Comme d'habitude avec Taniguchi les dessins sont remarquables.