Ils sont là parmi nous, jamais où tu regardes,
à circuler dans les angles morts de la vision humaine. On les appelle les
furtifs. Des fantômes ? Plutôt l'exact inverse : des êtres de chair et de sons,
à la vitalité hors norme, qui métabolisent dans leur trajet aussi bien pierre,
déchet, animal ou plante pour alimenter leurs métamorphoses incessantes. Lorca
Varèse, sociologue pour communes autogérées, et sa femme Sahar, proferrante
dans la rue pour les enfants que l'éducation nationale, en faillite, a
abandonnés, ont vu leur couple brisé par la disparition de leur fille unique de
quatre ans, Tishka - volatisée un matin, inexplicablement. Sahar ne parvient
pas à faire son deuil alors que Lorca, convaincu que sa fille est partie avec
les furtifs, intègre une unité clandestine de l'armée chargée de chasser ces
animaux extraordinaires. Là, il va découvrir que ceux-ci naissent d'une mélodie
fondamentale, le frisson, et ne peuvent être vus sans être aussitôt pétrifiés.
Peu à peu il apprendra à apprivoiser leur puissance de vie et, ainsi, à la
faire sienne. Les Furtifs vous plonge dans un futur proche et fluide où le
technococon a affiné ses prises sur nos existences. Une bague interface nos
rapports au monde en offrant à chaque individu son alter ego numérique, sous
forme d'IA personnalisée, où viennent se concentrer nos besoins vampirisés
d'écoute et d'échanges. Partout où cela s'avérait rentable, les villes ont été
rachetées par des multinationales pour être gérées en zones standard, premium
et privilège selon le forfait citoyen dont vous vous acquittez. La bague au
doigt, vous êtes tout à fait libres et parfaitement tracés, soumis au régime
d'auto-aliénation consentant propre au raffinement du capitalisme cognitif.
Un roman original et déroutant.
On est transporté dans un monde futuriste qui ne fait pas rêver. Il faut s’accrocher
un peu : verlan, jeux de mots, mélange de langues qui oblige à traduire
pour aller plus loin dans la compréhension de l’histoire.
Un très bon livre de
science-fiction pour un public averti.
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