La mère d’Elizabeth l'a inscrite un peu par hasard à un concours de mini-miss. Cette première expérience réussie va être le début d’une descente aux enfers. Convaincue que sa fille a ses chances, elle l’entraine dans un rythme de préparation infernal pour qu’elle soit la plus belle. Au fil des concours, la fillette ressent de plus en plus de rancœur envers ses parents. Comprenant qu'il lui faut maîtriser son corps si elle veut être maître de son destin, la jeune femme entame sa transformation physique tout en préparant sa vengeance.
Olivier Bourdeaut, l’auteur du remarqué « En attendant Bojangles », s’attaque au phénomène américain des mini-miss, très présent aux Etats-Unis mais qui a essaimé hélas un peu partout dans le monde. On peut rapprocher ce roman de celui de Delphine de Vigan « Les enfants sont rois » qui parle aussi de la surexposition et de l’exploitation des enfants par leurs parents, avec une pression continue exercée dès leur plus jeune âge, où l’enfant se retrouve piégé par son besoin d’être aimé et de ne pas décevoir l’adulte. Dans les deux livres, ce sont les mères les monstres, les pères étant plutôt passifs. Je pensais que les concours de miss occuperaient une part plus importante du livre mais ils vont assez vite laisser la place au désastre qu’ils causent dans le regard qu’Elizabeth porte sur elle-même, son rapport à son corps et ses liens avec sa famille. Cette histoire est glaçante mais l’auteur décrit avec justesse la tragédie vécue par la jeune fille, même si son attitude peut sembler parfois excessive.
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